lundi 13 janvier 2020

Coquillages et norovirus inside !


Selon cet article paru en janvier 2018 dans le BEH, « Pour les norovirus, une transmission alimentaire est possible, notamment via les aliments qui peuvent être contaminés soit directement (coquillages), soit lors de leur manipulation sans précautions d’hygiène par une personne infectée. »

Chaque hiver, les gastro-entérites aiguës virales sont à l’origine de 1,4 à 4,0 millions de consultations en médecine générale. Les deux premières semaines de janvier, l’incidence de consultations pour ce motif est estimée entre 200 et 600 consultations pour 100 000 personnes par semaine. Santé publique France surveille, grâce à un dispositif qui comprend plusieurs sources de données, l’évolution épidémiologique des GEA virales hivernales et des GEA dans le cadre de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) en France. Santé publique France communique sur les mesures de prévention afin de réduire le risque de contamination.

Dans le contexte actuel des toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus en France, voici un article (Bull. Acad. Vét. France – 2019) proposé par Soizick F. Le Guyader, Pascal Garry, Joanna Ollivier & Jean-Côme Piquet qui a pour titre, « Microbiologie et coquillages : des enjeux et des développements futurs »

Résumé
La salubrité des coquillages est considérée depuis fort longtemps comme un problème de santé publique. La mise en place d’une réglementation basée sur un indicateur bactérien de contamination d’origine fécale a permis de diminuer significativement les épidémies d’origine bactérienne. Cependant, les épidémies de gastroentérites virale dues à la présence de norovirus issus de rejet humains persistent. Des travaux de recherche nous ont permis de mettre en évidence que l’huître n’est pas simplement un filtre passif mais est capable de sélectionner certaines souches virales, via la présence de ligands spécifiques, très proches des ligands observés chez l’homme pour ces mêmes virus. Les développements en cours en lien avec l’utilisation des outils de metagénomique, vont nous permettre de mieux appréhender le devenir de certains micro-organismes pathogènes humains après leurs rejets dans l’environnement côtier.
Mots-clés : coquillages, microbiologie sanitaire, huîtres, norovirus.

Des extraits de l’article vous sont sont proposés ci-après :
La mise en place et le respect de ces critères microbiologiques ont permis de diminuer de façon significative la mise sur le marché de coquillages contaminés par des bactéries.
Suite à la publication d’une méthode pour la détection des norovirus et virus de l’hépatite A (ISO 15216-1 2017), des mesures de gestion sont appliquées depuis quelques années sur le territoire pour limiter le risque de contamination virale. Ainsi, lors de cas avérés dans la population suite à la consommation de coquillage, ou d’évènements exceptionnels (climatiques, rejet accidentel d’eaux usées...), des zones de production peuvent être fermées et les lots de coquillages retirés du marché. Cependant, aucune mesure préventive n’existe et des épidémies persistent. . Les signes observés sont ceux d’une gastro-entérite aigüe et sont liés à la présence de norovirus dans les huîtres consommées, conséquence d’une contamination des eaux côtières par des rejets humains.
L’épidémiologie montre un caractère saisonnier marqué avec un pic hivernal. Si les signes cliniques disparaissent assez rapidement, l’excrétion virale dans les selles peut persister pendant deux à trois semaines, à des concentrations allant de 108 à 1010 particules/ g de selle. Cette longue excrétion virale peut expliquer la transmission élevée de personne à personne et dans le secteur agro-alimentaire, la contamination possible des aliments lors de leur manipulation. Les quantités importantes de virus excrétés vont aussi se retrouver dans les eaux usées et ainsi contaminer l’environnement. En effet, si certains traitements appliqués dans les stations d’épuration tels que l’ultrafiltration permettent d’éliminer un grand nombre de particules, d’autres procédés plus anciens ne sont pas aussi efficaces et entrainent le rejet de particules dans l’environnement. Par ailleurs des rejets directs, des assainissements individuels déficients, ou des accidents sur le réseau de canalisation d’eaux usées contribuent à l’apport de virus dans les eaux de surface ou en zone côtière.

C’est dans ce contexte que j’apprends les rappels suivants : 
  • 11 janvier 2020 : La Société Distrimers procède au rappel d'huitres de Bouzigues suite à Arrêté préfectoral de fermeture de la zone de production conchylicole de l’étang de Thau en raison de présence de norovirus. Source Auchan.
  • 13 janvier 2020 : La Société Cultimer France procède aujourd'hui au retrait de la vente et au rappel des huitres d’Isigny, Huitres spéciales Normandie N°2 Filère responsable 1,20kg, suite à la mise en évidence de la présence de norovirus et à l'arrêté de la préfecture du Calvados du 10/01/2020. source Auchan.
Il s’agit des 29e et 30e rappel fait par des distributeurs en France ...

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