Depuis
un certain nombre d’années, quatre à cinq ans, voire
plus,
la Pologne rencontre des problèmes récurrents avec Salmonella
que ce soit au niveau de ses volailles que de ses œufs
sans oublier, en octobre
2016, les steaks hachés surgelés de Pologne destinés à une
banque alimentaire de
France …
Voici
que « La Pologne tente de lutter contre Salmonella dans la
volaille », source article
de Joe Whitworth paru le 2 janvier 2020 dans Food Safety News.
Avant
d’aborder l’article proprement dit quelques éléments
contextuels sur la Pologne en 2019 : le pays est devenu le
premier pays de l’UE avec le plus de notifications pour les
produits d’origine Pologne avec 300 notifications au RASFF de l’UE
versus 185 en 2018, c’est dire …
La
Pologne a ravi cette première place à la France qui, en 2018, était
en tête avec 215 notifications au RASFF de l’UE versus 191 en 2019
(désormais à la deuxième place de ce classement atypique) ...
La
Pologne tente de lutter contre le nombre élevé et croissant
d'alertes liées à Salmonella dans les produits de volaille
fabriqués dans le pays.
La
DG Sante, l'unité de la Commission européenne chargée de la
politique de sécurité sanitaire des aliments et de la santé, a
cherché à savoir si la production et la mise sur le marché de
volailles étaient conformes à la législation de l'UE et a fait
état de constatations principalement positives.
L'audit
en Pologne en mars et avril 2019 a inclus des visites dans un
laboratoire vétérinaire régional, six abattoirs et sept ateliers
de découpe. Les établissements à faible risque sont soumis à des
contrôles une fois tous les 12 mois; les sites à risque moyen en
ont une fois tous les six mois et les usines à haut risque une fois
tous les trois mois.
Un
article du blog rapportait qu’un
audit de l’UE avait révélé de graves problèmes dans la viande
bovine ...
Le
plan officiel de prélèvements détecte plus souvent Salmonella
Entre
janvier 2016 et mars 2019, 181 notifications du système d'alerte
rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux
(RASFF) (44 en 2016; 50 en 2017; 65 en 2018 et 22 jusqu'en mars)
concernaient la Pologne et Salmonella dans les produits de
viande de volaille.
Un
nombre impressionnant de 170 notifications au RASFF (ce chiffre est
en fait encore plus impressionnant avec 194 notifications d’alerte
-aa) concernait Salmonella et de la viande de volaille de
Pologne en 2019 avec des sérotypes comprenant Enteritidis,
Typhimurium, Infantis, Newport, Kentucky et Bredeney.
Sur
la base des informations fournies par les autorités pour le premier
semestre 2018, si Salmonella est présent, la probabilité de
détecter ce pathogène dans le plan de prélèvements de
l'entreprise est trois fois plus faible que lors du plan officiel de
prélèvements. Ces données indiquent pour le second semestre 2018
une probabilité 2,5 fois plus faible.
Les
autorités ont mis en place des procédures officielles de
prélèvements
spéciales au niveau des abattoirs pour vérifier la fiabilité de
l'échantillonnage des
autocontrôles
des entreprises, qui donnent
des taux de détection de Salmonella
beaucoup plus faibles. Ils ont également revu
les laboratoires privés agréés pour trouver la cause première de
l'augmentation des notifications au
RASFF.
L'Institut
national de recherche vétérinaire (PIWet Puławy) a inspecté sept
laboratoires privés effectuant des analyses
pour des
abattoirs de volaille. Après ces vérifications, cinq ont vu
l'approbation pour les analyses
de détection de Salmonella
spp. retirée.
Selon
le rapport d'audit, bien que les mesures de suivi des notifications
au
RASFF
et des incidents alimentaires aient été rapides et complètes,
elles n'ont généralement pas été efficaces pour prévenir
la réintroduction de Salmonella
dans la chaîne de transformation de la viande de volaille.
Un
audit
précédent avait mis en évidence des lacunes dans l'application
des mesures nationales dans les établissements de production à
faible volume : insuffisances sanitaires au niveau du site non
détectées lors des inspections par les autorités, supervision et
contrôle insuffisants de l'utilisation des additifs alimentaires et
étiquetage des viandes séparées mécaniquemen et des problèmes
liés aux mesures prises par les autorités en cas de résultats
positifs dans les analyses officielles de Salmonella.
Lors
de la dernière visite, dans un abattoir de sauvagine (oiseaux
aquatiques sauvages) et de poulets de chair avec une usine de découpe
et un établissement de produits à base de viande, l'équipe d'audit
a noté que les capacités approuvées ne permettaient pas un
nettoyage et une désinfection adéquats ou ne fournissaient pas un
espace de travail requis pour la performance hygiénique des
opérations.
En
outre, la dernière modification d'une décision d'approbation en
mars 2018 a permis à l'entreprise d'augmenter sa capacité
d'abattage et de transformation malgré plusieurs notifications au
RASFF dues à Salmonella et une à Campylobacter en
2017 et 2018.
Les
vétérinaires autorisés paient les problèmes rencontrés
Selon
les données officielles des plans de prélèvements de 2017, 1 119
lots de viande de volaille fraîche, y compris les carcasses, ont été
analysés pour Salmonella spp. dont 118 n'étaient pas
conformes car 55 étaient positifs pour Salmonella Enteritidis
ou Typhimurium.
Le
laboratoire officiel régional a analysé 780 échantillons officiels
de produits de viande de volaille pour les critères microbiologiques
en 2018 et 107 n'étaient pas conformes.
Dans
deux usines de produits de viande de volaille visitées, il y avait
de sérieuses exigences structurelles et d'hygiène qui n'avaient pas
été
détectées ou corrigées par aucun niveau des
autorités de contrôle.
Selon
le rapport
d'audit, le nombre d'agents officiels en baisse, leurs bas
salaires et la rémunération liée à la production des vétérinaires
autorisés impactent l'application de la législation de l'UE.
L'équipe
d'audit a été informée que le nombre de vétérinaires autorisés
impliqués dans les contrôles officiels des établissements de
viande était de 3 318 en 2018 et est resté constant entre 2016 et
2018. Cependant, au cours de la même période, le nombre de
vétérinaires officiels permanents a diminué de 141, la plupart
d'entre eux (90 ) dans les districts,
de 2172 en 2016 à 2031 en 2018.
Un
responsable de la sécurité des aliments devait superviser 45
établissements agréés avec une fréquence minimale de contrôles
de une à quatre fois par an et un autre approuvé pour l'exportation
aux États-Unis nécessitant un audit mensuel de deux jours et 262
entités alimentaires. Le fonctionnaire doit également participer à
des audits au niveau régional de deux jours tous les trois mois et
superviser 30 vétérinaires autorisés assignés dans le district.
Les
vétérinaires autorisés sont payés en fonction du nombre d'animaux
inspectés ou de la quantité de viande introduite dans l'atelier de
découpe qu'ils supervisent. Si l'établissement est arrêté pour
une raison quelconque, ils ne sont pas payés pour cette période. Ce
système de paiement sape leur indépendance dans des situations où
les mesures d'exécution nécessaires à prendre sur place
incluraient l'arrêt des opérations d'abattage.
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