Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de
produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à
nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux
entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un
manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire
une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Deux études distinctes à six mois d'intervalle traite presque du même sujet, à la savoir la présence des Anisalidae dans des poissons en Belgique et en France au stade de la distribution, et la situation n'est pas satisfaisante ... jugez plutôt ...
Une
étude vient de paraître dans l’International
Journal of Food Microbiology concernant
la « Présence des Anisakidae dans
les espèces commerciales de poissons importées sur les marchés
alimentaires belges: revue systématique et méta-analyses ».
Faits
saillants
- Présence généralisée des Anisakidae chez les poissons de mer sauvages
- Variabilité élevée de la prévalence des Anisakidae entre les mers et les espèces de poissons
- Prévalence la plus élevée des Anisakidae dans l'Atlantique Nord-Est
- Anisakis simplex est abondant dans l'océan Atlantique et A. pegreffii en Méditerranée
- La prévalence estimée dans la plupart des poissons consommés en Belgique: cabillaud (33%) et saumon (5%)
Résumé
Les Anisakidae sont des nématodes zoonotiques marins avec la plupart des espèces de poissons commerciales comme hôtes intermédiaires. Les risques pour la santé publique et les problèmes socio-économiques sont attribués à ces larves. Malgré ces préoccupations, la présence des Anisakidae dans les espèces de poissons commerciales en Belgique reste inconnue.
Par conséquent, l'objectif principal de cette revue systématique était de voir les études évaluant la prévalence et l'intensité (niveau d'infection) des Anisakidae dans les pays importateurs de poisson sur le marché belge. Les bases de données de PubMed, Web of Science, Cordis, Google Scholar, Google, African Journals online et Asia Journals online ont été recherchées. Les principaux critères d'éligibilité étaient: les espèces de poissons consommées en Belgique; des études menées dans l'un des principaux pays importateurs; et la disponibilité des données de prévalence.
Sur les 519 études identifiées à l'origine, 83 ont été incluses avec des données provenant d'Espagne, d'Allemagne, du Chili, du Danemark, de Turquie, de France, de Chine, d'Angleterre, de Belgique, de Norvège, d'Islande, du Sénégal et de Suède.
Les résultats globaux montrent une présence répandue des Anisakidae avec une forte variabilité de la prévalence entre les espèces de poissons et la mer de pêche. La morue (Gadus morhua) et le saumon de l'Atlantique (Salmo salar), les espèces de poisson les plus consommées en Belgique, ont une prévalence moyenne respectivement de 33% et 5%.
De toutes les zones de pêche étudiées, les poissons capturés dans l'Atlantique Nord-Est ont le taux d'infection le plus élevé (68%). De plus, des prévalences plus élevées ont été retrouvées lors de l'examen des viscères (prévalence moyenne 59%) par rapport au muscle (29%) et avec des techniques supérieures telles que la digestion enzymatique ou la presse/UV (46%) par rapport au mirage, la méthode de routine (23% ). Les poissons d'élevage se sont révélés être les moins infectés (2%) mais n'étaient toujours pas indemnes des Anisakidae. La présence répandue des Anisakidae et les implications associées pour la sécurité alimentaire indiquent la nécessité d'étudier plus avant la présence des Anisakidae dans les poissons sur le marché belge.
Une
étude de l’Anses a étudié les « Niveaux
d’infestation par les Anisakidae
chez sept espèces de poisson prélevées au stade de la distribution
en France », source
Bulletin
épidémiologique, santé animale et alimentation n°87 (3) – Avril
2019.
Résumé
Les nématodes de la famille des Anisakidae sont présents au stade larvaire chez de nombreuses espèces de poissons et céphalopodes fréquemment consommées en France. Ces parasites peuvent induire des pathologies digestives et/ou allergiques chez l’Homme suite à la consommation de produits de la pêche infestés. L’objectif du plan de surveillance 2017 était d’estimer les niveaux d’infestation par ces parasites, des poissons mis sur le marché, quelle que soit leur présentation au consommateur final, et par conséquent, de contribuer à l’évaluation de l’exposition du consommateur. Les niveaux d’infestation observés selon des méthodes de détection non destructives (utilisées par les professionnels) et par une méthode de détection destructive et exhaustive ont été comparés. Sept espèces de poissons d’importance commerciale ont été sélectionnées et 205 échantillons ont été analysés. Les prévalences d’infestation observées par la méthode exhaustive variaient entre 29 % (lieu noir) et 88 % (merlan) et étaient significativement différentes entre les espèces de poisson. Le lieu noir présentait les nombres de parasites moyen et maximal les plus faibles (4 et 16) et le merlu les plus importants (132 et plus de 906). Les flancs des poissons étaient significativement plus infestés que les filets. Les parasites qui ont été identifiés appartenaient majoritairement à l’espèce Anisakis simplex.
En
conclusion, les auteurs notent,
Ces résultats interrogent directement les pratiques de la filière qui doit, à travers des mesures d’éviscération précoce, de tri, de parage, garantir la mise sur le marché de produits non manifestement parasités. Un travail visant l’amélioration de la prise en compte du risque « parasites » par chacun des maillons de la filière, et sa déclinaison au niveau du contrôle officiel a été engagé pour répondre à ces enjeux. En complément, des actions d’information et de sensibilisation du consommateur pourront être renouvelées.
Un
article du blog du 21 mars soulignait qu’« Une
note de service de la DGAL rappelle aux professionnels leurs
obligations d'interdiction de mise sur le marché de produits de la
pêche manifestement parasités ».
- 9 notifications sur 39 en 2018,
- 21 notifications sur 38 en 2019.
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