mercredi 11 décembre 2019

Rapport 2018 sur les zoonoses aux Pays-Bas : Les infections à STEC et à Campylobacter augmentent


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les infections à STEC et à Campylobacter augmentent aux Pays-Bas », source article de Joe Whitworth paru le 11 décembre 2019 dans Food Safety News, complété par me soins.

Il y a eu une augmentation des infections à E. coli producteurs de shigatoxines aux Pays-Bas l'année dernière, selon un rapport annuel. Ce rapport met l’accent sur « La prévention, un thème important dans l'état des zoonoses 2018 ».

Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée « The European Union summary report on trends and sources of zoonoses, zoonotic agents and food-borne outbreaks ».

Le rapport sur l'état des zoonoses 2018 publié par l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) et l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA) a également constaté une augmentation des cas d’infection à Campylobacter, tandis que ceux à Listeria et Salmonella ont diminué.

Après une baisse ces dernières années, le nombre de personnes infectées par E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) en 2018 était de 487, contre 393 en 2017.

Sérotypes courants et SHU
Les 59 cas d’infection à STEC O157 sont comparables à 64 en 2016 et 58 en 2017. Au total, 86 patients avaient une infection confirmée sans O157, contre 131 en 2016 et 114 en 2017. En dehors de O157, O26 était le plus fréquemment trouvé, suivi de O103 et O8.

Un peu plus de femmes que d'hommes ont eu un diagnostic d'infection à STEC. 40 pour cent des patients avec STEC O157 ont été admis à l'hôpital contre 24 pour cent des patients non O157 mais aucun décès n'a été enregistré.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) a été signalé chez 21 patients, dont 7 enfants de 1 à 5 ans, 4 adolescents et 10 adultes de 20 à 77 ans, 62% de femmes.

Le typage O était connu pour onze patients avec un SHU: cinq étaient O157 et six étaient O26.

L'analyse par la NVWA a révélé un isolat de STEC dans 32 des 247 échantillons de viande fraîche au stade de la distribution provenant de petits ruminants. Pour la viande hachée en distribution et pour les préparations de viande et de veau, des pourcentages élevés de positifs ont été détectés. Un total de 107 isolats ont été retrouvés dans les aliments, avec 44 groupes O différents. O146:H21 était le plus courant, suivi par O38:H26 et O91:H14.

L'année dernière, 30 éclosions liées aux aliments ont été signalées. Cela est comparable aux 27 à 32 éclosions de 2014 à 2017. En 2018, 318 patients ont été impliqués dans ces éclosions. En raison de problèmes techniques à la NVWA, les éclosions signalées à l'agence n'étaient pas disponibles pour le rapport 2018 et seront donc publiées dans l'édition 2019.

Campylobacter légèrement en hausse
En 2017, le nombre le plus faible de cas de campylobactériose confirmés en laboratoire a été constaté depuis l'enregistrement des données en 1993.

En 2018, le nombre a légèrement augmenté. On estime que l'année dernière, il y a eu 5 945 infections à l'échelle nationale contre 5 557 en 2017 sur la base de 3091 rapports de surveillance en laboratoire avec un taux de couverture de 52%.

Les cas de gastro-entérite aiguë due à des infections à Campylobacter dans la population néerlandaise en 2018 étaient estimés à 71 246 contre 67 260 en 2017 et 78 970 en 2016. On prévoit que ces cas se soient soldés par 3 201 années de vie ajustée sur l’incapacité (DALYs*) et un coût de la maladie (COI) de 64 millions d'euros.

Le DALY et le COI de Campylobacter et le nombre de cas de gastro-entérite aiguë sont environ trois fois plus élevés que ceux de Salmonella alors que la proportion d'admissions à l'hôpital est comparable.

Pour Campylobacter, on pense qu'un tiers des infections proviennent directement des aliments, contre près de 80% pour Salmonella.

Faible taux de Salmonella
La couverture de la surveillance estimée est à 64% de la population néerlandaise pour la salmonellose confirmée en laboratoire. Pour 2018, les cas de gastro-entérite aiguë causée par Salmonella étaient estimés à 2 6545. Cela correspond à 1 132 DALYs et un COI de 21 millions d'euros et fait des Pays-Bas l'un des incidents les plus faible en Europe.

En 2018, le nombre d'isolats de Salmonella isolés de patients était inférieur à celui de 2017 avec 952 isolats. Pour le pays dans son ensemble, cela signifie environ 1 488 cas confirmés en laboratoire. Salmonella chez le porc est probablement la principale source avec les œufs en deuxième position.

Les sérotypes de Salmonella Enteritidis et Typhimurium (y compris les monophasiques) représentent environ 60 à 80 pour cent de tous les isolats isolés chez l'homme. Les infections à Salmonella Enteritidis sont souvent contractées à l'étranger tandis que les cas de Salmonella Typhimurium ne sont généralement pas liés aux voyages. Le troisième sérotype le plus courant est 1,4, [5],12:i:-.

Baisse du taux de Listeria
Un total de 78 patients atteints de listériose ont été signalés en 2018. Il s'agit de l'un des taux d'incidence les plus faibles depuis l'introduction de l'obligation de déclaration à la fin de 2008, tandis que 2017 a enregistré le taux d'incidence le plus élevé. L'an dernier, la plupart des patients ont été infectés par Listeria monocytogenes sérotype 4b, 1/2a ou 1/2b.

Sept patientes étaient enceintes en 2018 au moment de l'infection à Listeria. Une femme a fait une fausse couche, un enfant est mort-né et un autre est décédé peu de temps après la naissance. Quatre adultes de 67 à 79 ans sont décédés.

Huit grappes d'isolats humains ont été trouvées, dont six contenaient également un ou plusieurs isolats alimentaires. Tous les cas groupés de 2018 contenaient également des isolats de patients des années précédentes.

En 2018, NVWA a investigué sur environ 4000 lots de denrées alimentaires pour Listeria monocytogenes. À partir de cela, 184 isolats ont été obtenus à partir de poisson, de viande de volaille fraîche, de bœuf et de produits carnés à consommer crus.

Brucella
Cinq patients, trois femmes de 24, 62 et 88 ans et deux hommes de 29 et 56 ans atteints de brucellose ont été signalés. Tous ont été admis à l'hôpital et ont contracté l'infection à l'étranger. Deux cas ont été enregistrés en 2017 et quatre en 2016.

Dans trois cas, il s'agissait d'un cas d’infection à Brucella melitensis, un cas d’ infection à Brucella abortus et l'espèce était inconnue pour l'autre cas.

Un patient a été infecté par la consommation de produits laitiers crus en Turquie. Un autre a pu avoir contracté une infection par du lait cru de chamelle en Arabie Saoudite. La source de l'infection n'était pas claire chez les trois autres patients infectés au Belize, Zambie et Irak.

Autres zoonoses
En 2014, le nombre de cas de leptospirose a fortement augmenté, après quoi il a lentement diminué. La maladie peut être contractée de diverses manières, notamment en nageant dans des eaux de surface contaminées par l'urine de rats. Le nombre a de nouveau baissé en 2018 mais reste plus élevé qu'avant 2014.

Les tiques sont capables de transmettre diverses zoonoses, dont la plus connue et la plus courante est la maladie de Lyme. Une zoonose moins connue est l'infection causée par Borrelia miyamotoi. Le deuxième cas de cette maladie aux Pays-Bas a été diagnostiqué en 2018.

Les oiseaux néerlandais, principalement les merles noirs, ont été gravement touchés par le virus Usutu en 2018, comme ce fut le cas au cours des trois années précédentes. Cette zoonose provoque rarement des symptômes graves chez les personnes touchées.

*Le DALY (Disability-Adjusted Life Years, ou année de vie ajustée sur l’incapacité) est un indicateur qui a été élaboré au début des années 1990 en vue de quantifier le fardeau des maladies. Le DALY est la somme des années de vie perdues par mortalité prématurée et des années de vie en bonne santé perdues en raison d’une incapacité/maladie.

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