Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de
produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à
nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux
entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un
manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire
une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Les
infections à
STEC et à Campylobacter augmentent aux Pays-Bas »,
source
article
de Joe
Whitworth paru
le 11 décembre 2019 dans
Food Safety News,
complété
par me soins.
Il
y a eu une augmentation des infections à E.
coli
producteurs
de shigatoxines
aux Pays-Bas l'année dernière, selon un rapport annuel. Ce
rapport met l’accent sur « La
prévention, un thème important dans l'état des zoonoses 2018 ».
Rappelons
qu’un tel rapport n’existe pas en France. Parmi les moyens à
votre disposition pour rechercher une telle information, il vous faut
aller sur le site de l'Autorité européenne de sécurité des
aliments (EFSA). C'est en regroupant ces données et celles des pays
européens que l'EFSA établit chaque année la compilation intitulée
« The
European Union summary report on trends and sources of zoonoses,
zoonotic agents and food-borne outbreaks ».
Le
rapport sur l'état des zoonoses 2018 publié par l'Institut
national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) et
l'Autorité
néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de
consommation (NVWA) a également constaté une augmentation des
cas
d’infection
à Campylobacter,
tandis que ceux
à Listeria
et Salmonella
ont diminué.
Après
une baisse ces dernières années, le nombre de personnes infectées
par E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) en 2018 était
de 487, contre 393 en 2017.
Sérotypes
courants et SHU
Les
59 cas d’infection à STEC O157 sont comparables à 64 en 2016 et
58 en 2017. Au total, 86 patients avaient une infection confirmée
sans O157, contre 131 en 2016 et 114 en 2017. En dehors de O157, O26
était le plus fréquemment trouvé, suivi de O103 et O8.
Un
peu plus de femmes que d'hommes ont eu
un diagnostic d'infection à STEC. 40 pour cent des patients avec
STEC
O157 ont été admis à l'hôpital contre 24 pour cent des patients
non O157 mais aucun décès n'a été enregistré.
Le
syndrome hémolytique et urémique (SHU) a été signalé chez 21
patients, dont 7 enfants de 1 à 5 ans, 4 adolescents et 10 adultes
de 20 à 77 ans, 62% de femmes.
Le
typage O était connu pour onze patients avec un SHU: cinq étaient
O157 et six étaient O26.
L'analyse
par
la NVWA
a révélé un isolat de STEC dans 32 des 247 échantillons de viande
fraîche au stade
de la distribution
provenant de petits ruminants. Pour la viande hachée en
distribution et
pour
les
préparations de viande et de veau, des pourcentages élevés de
positifs ont été détectés. Un total de 107 isolats ont été
retrouvés
dans les aliments, avec 44 groupes O différents. O146:H21 était le
plus courant, suivi par O38:H26 et O91:H14.
L'année
dernière, 30
éclosions
liées aux
aliments
ont été signalées.
Cela est comparable aux
27 à 32 éclosions
de
2014 à 2017. En 2018, 318 patients ont été impliqués dans ces
éclosions.
En raison de problèmes techniques à la
NVWA,
les éclosions
signalées à l'agence n'étaient pas disponibles pour le rapport
2018
et
seront donc publiées dans l'édition 2019.
Campylobacter
légèrement en hausse
En
2017, le nombre le plus faible de cas de campylobactériose confirmés
en laboratoire a été constaté depuis l'enregistrement des données
en 1993.
En
2018, le nombre a légèrement augmenté. On estime que l'année
dernière, il y a eu 5 945 infections à l'échelle nationale contre
5 557 en 2017 sur la base de 3091 rapports de surveillance en
laboratoire avec un taux de couverture de 52%.
Les
cas de gastro-entérite aiguë due à des infections à Campylobacter
dans la population néerlandaise en 2018 étaient estimés à 71
246 contre 67 260 en 2017 et 78 970 en 2016. On prévoit que ces cas
se soient soldés par 3 201 années de vie ajustée sur l’incapacité
(DALYs*) et un coût de la maladie (COI) de 64 millions d'euros.
Le
DALY et le COI de Campylobacter
et le nombre de cas de gastro-entérite aiguë sont environ trois
fois plus élevés que ceux de Salmonella alors que la
proportion d'admissions à l'hôpital est comparable.
Pour
Campylobacter, on pense qu'un tiers des infections proviennent
directement des
aliments,
contre près de 80% pour Salmonella.
Faible
taux de Salmonella
La
couverture de la
surveillance
estimée est à
64% de la population néerlandaise pour la salmonellose confirmée en
laboratoire. Pour 2018, les cas de gastro-entérite aiguë causée
par Salmonella
étaient estimés à 2 6545. Cela correspond à 1 132 DALYs
et
un COI de 21 millions d'euros et fait des Pays-Bas l'un des incidents
les plus faible
en
Europe.
En
2018, le nombre d'isolats de Salmonella
isolés
de
patients était inférieur à celui de 2017 avec 952 isolats. Pour le
pays dans son ensemble, cela signifie environ 1 488 cas confirmés en
laboratoire. Salmonella
chez
le
porc est probablement la principale source avec
les œufs
en deuxième position.
Les
sérotypes de Salmonella
Enteritidis et Typhimurium (y compris les
monophasiques)
représentent environ 60 à 80 pour cent de tous les isolats isolés
chez l'homme. Les infections à Salmonella
Enteritidis sont souvent contractées à l'étranger tandis que les
cas de Salmonella
Typhimurium ne sont généralement pas liés aux voyages. Le
troisième sérotype le plus courant est 1,4, [5],12:i:-.
Baisse
du
taux de
Listeria
Un
total de 78 patients atteints de listériose ont été signalés en
2018. Il s'agit de l'un des taux d'incidence les plus faibles depuis
l'introduction de l'obligation de déclaration à la fin de 2008,
tandis que 2017 a enregistré le taux d'incidence le plus élevé.
L'an dernier, la plupart des patients ont été infectés par
Listeria monocytogenes sérotype 4b, 1/2a ou 1/2b.
Sept
patientes étaient enceintes en 2018 au moment de l'infection à
Listeria. Une femme a fait une fausse couche, un enfant est
mort-né et un autre est décédé peu de temps après la naissance.
Quatre adultes de 67 à 79 ans sont décédés.
Huit
grappes d'isolats humains ont été trouvées, dont six contenaient
également un ou plusieurs isolats alimentaires. Tous les cas groupés
de 2018 contenaient également des isolats de patients des années
précédentes.
En
2018, NVWA a investigué
sur
environ 4000 lots de denrées alimentaires pour Listeria
monocytogenes.
À partir de cela, 184 isolats ont été obtenus à partir de
poisson, de viande de volaille fraîche, de bœuf et de produits
carnés à consommer crus.
Brucella
Cinq
patients, trois femmes de 24, 62 et 88 ans et deux hommes de 29 et 56
ans atteints de brucellose ont été signalés. Tous ont été admis
à l'hôpital et ont contracté l'infection à l'étranger. Deux cas
ont été enregistrés en 2017 et quatre en 2016.
Dans
trois cas, il s'agissait d'un cas
d’infection
à
Brucella
melitensis,
un cas
d’
infection à
Brucella
abortus
et l'espèce était inconnue pour l'autre cas.
Un
patient a été infecté par la consommation de produits laitiers
crus en Turquie. Un autre a pu avoir contracté une infection par du
lait cru de chamelle en Arabie Saoudite. La source de l'infection
n'était pas claire chez les trois autres patients infectés au
Belize, Zambie et Irak.
Autres
zoonoses
En
2014, le nombre de cas de leptospirose a fortement augmenté, après
quoi il a lentement diminué. La maladie peut être contractée de
diverses manières, notamment en nageant dans des eaux de surface
contaminées par l'urine de rats. Le nombre a de nouveau baissé en
2018 mais reste plus élevé qu'avant 2014.
Les
tiques sont capables de transmettre diverses zoonoses, dont la plus
connue et la plus courante est la maladie de Lyme. Une zoonose moins
connue est l'infection causée par Borrelia
miyamotoi. Le deuxième cas de cette maladie aux Pays-Bas a
été diagnostiqué en 2018.
Les
oiseaux néerlandais, principalement les merles noirs, ont été
gravement touchés par le virus
Usutu en 2018, comme ce fut le cas au cours des trois années
précédentes. Cette zoonose provoque rarement des symptômes graves
chez les personnes touchées.
*Le
DALY (Disability-Adjusted Life Years, ou année de vie ajustée sur
l’incapacité) est un indicateur qui a été élaboré au début
des années 1990 en vue de quantifier le fardeau des maladies. Le
DALY est la somme des années de vie perdues par mortalité
prématurée et des années de vie en bonne santé perdues en raison
d’une incapacité/maladie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.