lundi 30 décembre 2019

Percée dans la surveillance des microplastiques dans les aliments, selon des chercheurs belges


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les plus petits microplastiques ne passent plus à travers les mailles du filet », source communiqué de l’Université de Gand du 26 décembre 2019.

Les microplastiques se trouvent presque partout. Des scientifiques d'Université de Gand et de VITO ont mis au point un moyen de surveiller désormais également les plus petites particules.
Microplastiques omniprésents
Les microplastiques - de très petites particules de plastique – ne  se produisent pas seulement que dans les environnements habités, mais aussi dans la neige des régions polaires, ce qui suggère qu'ils peuvent être transportés dans l'atmosphère sur de longues distances et éventuellement également inhalés.

Tout aussi alarmant est l'observation que ces microplastiques  se retrouvent aussi dans de nombreux, voire tous, les aliments et notre eau potable et qu'ils (au moins les plus petits) sont absorbés par notre organisme lors de la digestion.


La surveillance de la présence de ces microplastiques et une évaluation approfondie de leur impact possible sur différents écosystèmes et en particulier sur la santé humaine sont plus qu’appropriées. Mais c'est précisément là que le bas blesse, car il n'y a pas de méthode pour caractériser de telles particules, et surtout les très petites, d’une manière simple. En effet, la plus petite fraction de microplastiques passe actuellement (littéralement) au travers des mailles du filet dans la surveillance actuelle. Étant donné que cette plus petite fraction de plastique contribue le plus au nombre de particules, nous ne voyons aujourd’hui que la pointe de l'iceberg plastique en termes de nombre réel de particules. 

Nouvelle méthode
Une équipe de chercheurs de l'Université de Gand (UGent) et de l'Institut flamand de recherche technologique (VITO) a désormais démontré que la spectrométrie de masse spectrométrie de masse couplée à un plasma inductif (ICP-MS), une technique utilisée pour doser les métaux lourds dans tous les types d'échantillons, peut également être utilisée pour caractériser les petits microplastiques.

L'équipe de recherche a développé une méthode basée sur cette technique qui leur permet de mesurer le nombre de particules de polystyrène présentes dans un échantillon d'eau artificielle et de déterminer leur taille à moins 1 µm.

Des recherches supplémentaires sont bien sûr encore nécessaires pour pouvoir utiliser cette méthode en routine. Par exemple, les chercheurs soulignent la nécessité de développer une préparation d'échantillons appropriée pour séparer les microplastiques des particules organiques d'origine naturelle (d'origine végétale ou animale) et la nécessité d'optimiser davantage la technologie pour inclure des particules inférieures à 1 µm (nanoplastiques) pour être détectées.

Bien que des recherches supplémentaires soient donc nécessaires, cette évolution est considérée comme une percée. Cette approche a le potentiel de fournir les informations nécessaires aux études environnementales et sanitaires, mais elle permet également de réaliser de telles analyses assez rapidement.

D'énormes quantités de microplastiques
La présence de petites particules de plastique dans plusieurs, sinon la totalité, des zones environnementales a été régulièrement signalée dans les médias.

Le terme «microplastiques» est utilisé pour désigner ces petits fragments de plastique. La présence de ces microplastiques est le résultat de l'utilisation immense et mondiale du plastique comme matériau jetable.

En 2017, il a été calculé qu'entre 1950 et 2015, environ 6 300 millions de tonnes de déchets plastiques ont été générés, dont la majorité s'est retrouvée dans des décharges ou le milieu naturel. Par fragmentation et dégradation, ces déchets plastiques sont convertis en une multiplicité de particules de plus en plus petites (par exemple, une particule plastique de 1 mm a le même volume que 1 000 000 000 de particules de 1 µm). Bien qu'il n'y ait pas encore de définition généralement acceptée, le terme microplastique est généralement utilisé pour les particules d'une taille inférieure à 5 mm. Souvent, une distinction est faite entre les gros (5 mm - 1 mm) et les petits (1 mm - 0,001 mm ou 1 µm). Le terme nanoplastique est utilisé pour des particules inférieures à 1 µm.

NB : Vous pouvez retrouver tous les articles du blog où il est question de microplastiques, ici.

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